Kine Exakta

**hmag** Mer 20 Jan 2016, 15:19

La synthèse
Dans les années 1930 se mettent en place les éléments qui conduiront à l’appareil roi, le reflex 24x36. Deux prétendants. D’un côté le soviétique Sport (GOMZ) et l’allemand Exakta (Ihagee) La date de mise sur le marché du Sport n’est pas connue exactement, tandis que le Kine (prononcer kiné) Exakta été effectivement présenté en 1936.
Comme en plus, l’appareil est rustique, peu ont été fabriqués et que, bien qu’il soit équipé d’un objectif interchangeable, il n’a jamais eu qu'un seul objectif , je considère que le Kine Exakta est le premier reflex 24x36 à objectif interchangeable. Je n’entrerai pas dans la polémique !

Le petit format est porté par Leica, Ihagee offre une alternative avec l’Exakta , au format 4x6,5 mm² qui rassure. Ihagee, qui se rend bien compte que le format d’avenir est le 24x36, va « rétrécir » le VP qui va devenir Kine (le film utilisé par les 24x36 est le 35 mm du cinématographe -Kino en allemand-). Ce sera fait en 1936.

Du Kine il prend… tout : le boitier, l’obturateur, les commandes à gauche, le déclencheur en façade, le viseur, l’objectif interchangeable.
Du Leica, il prendra… le format et ses avantages : l’armement de l’obturateur couplé à l’avance du film, l’utilisation de la cartouche 135 de Kodak.

La monture de l’objectif n’est pas une vis, comme ses deux parents, mais une baïonnette, plus rapide et plus précise. Cette baïonnette sera d’ailleurs reprise après la guerre par des fabricants japonais.

Le viseur mérite un chapitre à lui tout seul
Le dépoli 24x36 est jugé trop petit. Il est donc remplacé par une lentille plan convexe, la base en étant dépolie. La visée normale se fait par en dessus, comme un Rolleiflex, une loupe se trouve dans le volet avant pour affiner la mise au point, et les parois du viseur peuvent constituer un viseur à cadres. 3 viseurs ! Il y aura 3 variantes de de ce premier modèle, qui ne diffèrent pratiquement que par… la loupe ! 1er modèle : loupe ronde, 2ème modèle : loupe rectangulaire, 3ème modèle : loupe rectangulaire avec couvercle. C’est ce modèle qui est photographié ici. Caractéristique intéressante : si le viseur n’est pas ouvert, on ne peut pas déclencher.
Les principaux opticiens allemands lui fourniront des objectifs de qualité. Ici, un Tessar ouvert à f/2,8. Le principal problème est l’absence de présélection. Pour viser confortablement, il faut que l’objectif soit ouvert au maximum. Donc, pour prendre une photo, il faut : ouvrir le diaphragme, faire la mise au point, refermer le diaphragme, exposer, avancer le film ce qui va entrainer la descente du miroir, et enfin ré ouvrir le diaphragme. Bref, il n’est pas prêt pour le reportage.
Mais l’interchangeabilité des objectifs avec toujours une visée reflex à 100% en feront un appareil pour le studio et les scientifiques. Le modèle suivant résoudra ces problèmes.

Ah, j’oubliais. Le bébé affiche 870 g sur la balance. C’est du lourd…