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L'histoire de la photographie
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L'histoire de la photographie
Bonjour à tous.
Je vous propose une série de 9 chapitres sur l'histoire de la photographie .
L'auteur des textes est Monsieur Francis Dumelié, inventeur du fonds photographique Poyet, responsable du bulletin "mémoire photographique champenoise" qui nous a gentillement autorisé à les publier
http://memoirephotographiquechampenoise.org/accueil.htm
..J'espère que ce sujet intéressera quelques uns d'entre vous..Je ne posterai qu'un seul chapitre pour commencer et je posterai les autres suivant votre demande.
Bonne lecture
La chambre noire.
Supposons que nous nous enfermions à l'intérieur d'un local situé en bordure d'une place dégagée et que, après avoir fait l'obscurité, nous pratiquions une petite ouverture dans l'un des volets. En disposant un écran blanc, à une certaine distance du volet percé, nous verrons que les rayons de lumière émanant des objets extérieurs sont entrés dans la pièce et se terminent en taches lumineuses jointives dont l'ensemble forme une image renversée de ces objets. Ce renversement est dû au fait que dans l'air, la lumière se propage en ligne droite. C'est cela le principe de la chambre noire, qui engendre des images reproduisant exactement la perspective des objets placés devant son ouverture.Elle est connue depuis fort longtemps : Euclide, géomètre grec qui vivait il y a 2300 ans, mentionne ce dispositif. Au XVI° siècle, le moine anglais savant Roger Bacon la décrit clairement. Plus tard, Léonard de Vinci en recommande l'usage aux dessinateurs. Pour que les images de la chambre noire soient nettes, le trou d'entrée de la lumière doit être minuscule. Cet orifice est dénommé sténopé.
C'est un sculpteur napolitain, Jean Baptisite Porta qui le premier à la fin du XVI° siècle équipa cette chambre d'une lentille transmettant à l'intérieur beaucoup plus de lumière que le trou minuscule du Sténopé.
Il restait à combiner chambre noire et surface photosensible...Mais déjà, avant cette surface photosensible, la Chambre noire eut quelque utilité. Voyez ce qu'en écrit James Bruce, explorateur anglais du XVIII° siècle."
" En choisissant a Londres mes instruments , j'avais songé à une chose qui, bien que fort petite et dans un état imparfait, m'avait été tout ensemble agréable et utile dans mes premiers voyages. C'était une chambre obscure, dont la première idée m'était venue en lisant le Spectacle de la Nature de Pluche. Je confiai la taille des verres à MM. Nairne ct Blunt, ouvriers fameux pour les instruments de mathématique, et dont, par ma propre expérience et plusieurs épreuves réunies, j'ai droit de louer les talents et l'exactitude.
Cette nouvelle chambre obscure me revint fort cher, et formait un assez gros volume lorsqu'elle était montée; mais, le bas pouvant être séparé du haut et se replier par le moyen de charnières, elle n'était ni pesante ni embarrassante , et ce qu'il en coûtait pour les additions et les changements se trouvait plus que compensé par les avantages qui en résultaient. La chambre même formait un hexagone de six pieds de diamètre, dont le sommet était en cône. Là le dessinateur s'asseyait sans être vu, comme dans un cabinet de jardin, et il travaillait à son aise. II y a maintenant une de ces machines faites, je crois, d'après les mêmes principes que la mienne, et ayant les mêmes dimensions, qu'on montre dans les rues de Londres, et qu'on appelle un délinéateur.
Par le moyen de cette machine, une personne d'un médiocre talent ,mais habituée aux: effets de la chambre obscure, peut, en dessinant des ruines d'architecture, faire plus d'ouvrage et d'un meilleur goût en une heure que le plus habile dessinateur n'en pourrait faire en sept heures, sans un pareil secours. Avec un peu d'attention et de patience, non seulement l'élévation de l'objet qu'on dessine et toutes les autres proportions sont rendues avec la plus grande vérité, mais le jour et les ombres, les brèches que le temps ou la main des hommes y a faites, les vignettes, les plantes même qui en font un des ornements , et qui croissent ordinairement sur les projections et sur les bords des ruines, y sont parfaitement exprimées, et de plus on y apprend à les changer de place et à les mettre dans les endroits où elles peuvent produire encore plus d'effet.
Un plus grand et plus précieux avantage est encore dû à la chambre obscure. Tous les paysages, tous les points de vue qui constituent le fond du tableau, sont réels et d'une vérité frappante, et c'est d'autant plus utile que, dans un pays tel que l'Afrique, la nature offre sans cesse des scènes pittoresques, bien supérieures à tout ce que peut enfanter l'imagination la plus brillante. Les nuages passagers, surtout ceux qui sont les plus épais et qui couvrent un ciel orageux, peuvent être fixés par deux ou trois coups de crayon sans art. Les figures, dans leurs vêtements et leurs altitudes les plus agréables, s'y présentent de manière qu'une main ordinaire peut les bien saisir très-promptement, et ce qui vaut encore mieux, avec ces esquisses on est à même d'employer ensuite les meilleurs artistes, et alors il est aisé de donner la plus grande perfection à ce qu’on veut rendre, sans le dénaturer en rien ; c'est même ce que j'ai toujours préféré et accompli avec succès.
Il est pourtant vrai que la chambre obscure a un défaut d'optique fondamental, mais il est frappant , et on le reconnaît immanquablement tout de suite, et il faudrait avoir bien peu de capacité et être bien borné dans la théorie et dans la pratique, si l'on ne trouvait pas le moyen d'y remédier sans peine et en très-peu de temps.
Je fus si satisfait des premiers essais que je fis don de ma chambre obscure à Julia Cœsarca, maintenant Shershell , à soixante milles d'Alger, que j'en demandai une plus petite en Italie. Celle-ci fut exécutée avec assez d'ignorance et d'incapacité; mais elle me devint cependant utile, parce qu' elle fut cause que la première, n'étant point perdue dans mon malheureux naufrage à Bengazi , l'ancienne Bérénice , située sur la côte du Cyrénaïque, je fus il même d'accomplir tout ce que je désirais de mon voyage à Palmyre.
Je m'étais donc procuré toutes les choses qui m'étaient nécessaires, ou du moins toutes celles dont j'avais prévu avoir besoin; mais malgré cela il m'en manquait encore beaucoup.
Indépendamment des ruines d'architecture que je voulais faire connaître au public, il y avait plusieurs autres objets non moins dignes de son attention. L'histoire naturelle du pays, les mœurs et le langage des habitants, ainsi que tout ce qui avait rapport à la physique et à l'astronomie, et qui pouvait servir à faire tracer une carte intelligible et utile de cette partie de l'Afrique, étaient sans doute de la plus grande importance.
Le temps qu'il fallait pour plier et replier mes divers instruments , pour les monter et les rectifier, aurait presque suffi pour occuper un seul homme, s'il avait eu besoin de s'en servir souvent, et qu'il n'eût pas été très au fait. C'est pourquoi je voulus me procurer un certain nombre d'aides, c'est-à -dire , trois ou quatre au moins, qui pussent chacun se charger d'une partie différente. Je m'étais engagé, mon orgueil se trouvait intéressé à montrer combien il était facile de tromper les prophéties oiseuses des ignorants, qui prétendaient qu'un pareil voyage était un objet de plaisir pour celui qui l'entreprenait, et non d'utilité publique."
Auteur Monsieur Francis Dumelié, inventeur du fonds photographique Poyet, responsable du bulletin "mémoire photographique champenoise"
Dans le premier numéro de notre bulletin, nous avons évoqué dans la rubrique " histoire de la photographie ", la découverte très ancienne de la photosensibilité d'un grand nombre de matières naturelles. Voici, tiré de la revue " le petit photographe " de novembre 1900 un article intitulé :
Avant de raconter l'histoire de cette immense découverte à travers le rôle de ses principaux acteurs, il est intéressant de noter que peu de grandes découvertes combinèrent les talents de tant d'acteurs, sur une période de temps relativement courte puisqu’entre les premières images " rustiques " de Niepce en 1814 et les magnifiques tirages de Talbot en Angleterre seulement vingt ans vont s'écouler.
Entre 1802 avec Wegdwood et 1838, à la veille de la reconnaissance universelle du procédé publié par Daguerre, pas moins de dix inventeurs sont intervenus sur le sujet, essentiellement français et anglais, mais il serait injuste d'oublier des américains, allemands, brésilien, espagnol, suisse, et après l'annonce du 7 janvier 1839, une pléthore d'inventeurs plus ou moins obscurs revendiquèrent un rôle dans cette découverte. Il y eut une femme, peintre allemand du nom de Friederike Wilhelmine von Wünch, la seule dans cette foule d'hommes.
Cette quantité de personnes impliquées dans un processus inventif ne peut que nous interpeller. Comme l'écrivait Bernard Marbot, auteur d'une histoire de la photographie en 1986, " le désir de donner corps au reflet fugitif renvoyé par la seule lumière s'enracine au plus profond de l'imaginaire ".
Encore fallait-il que les conditions techniques, économiques, culturelles, permettent les mises au point qui vont aboutir à cette merveilleuse invention, et c'est cette période de la première moitié du XIX° siècle qui sera le creuset de cette réussite.
Dès la publication de la découverte des procédés mis au point par Daguerre, ce seront des centaines d'amateurs qui chacun dans son laboratoire, vont permettre aux techniques photographiques d'exploser, et faire des progrès constants. Cette histoire n'est pas terminée, puisque maintenant, chaque jour apporte une nouvelle technique, un nouveau progrès, et c'est une lapalissade que de dire que nous sommes dans une civilisation de l'image...
Parmi les nombreux acteurs de l'invention de la photographie, nous parlerons successivement de Niepce, bien sûr, puis Daguerre, Fox Talbot, mais aussi d'Alphonse Poitevin qui multiplia les supports de la photographie (c'est à lui que nous devons les médaillons mortuaires sur porcelaine) , et bien qu'il ne soit pas connu du tout du grand public, nous réserverons un article à un français devenu brésilien, Hercule Florence qui, loin de l'Europe en pleine ébullition photographique, va mettre au point des procédés de reproduction d'image tout à fait originaux.
Auteur Monsieur Francis Dumelié, inventeur du fonds photographique Poyet, responsable du bulletin "mémoire photographique champenoise"
Nous avons assisté dans le précédent numéro au décès de Nicéphore Niepce, en 1833, qui du fait de son association avec Daguerre, laisse ce dernier seul face aux futurs développements de la photographie.
Comme un ancêtre du cinéma qui apporte à Daguerre une renommée parisienne considérable bien avant qu’il ne devienne l’inventeur du Daguerréotype.
Malheureusement, un terrible incendie, le 8 mars 1839 détruit la totalité du Diorama, ainsi que tous les documents de Daguerre...( à noter que c'est la veille que Daguerre reçut la visite de Samuel Morse dans son Diorama... )
Ayant découvert presque par hasard les travaux de Niepce, sur l'essai de fixation des images de la chambre noire, il s'en rapproche, et après le décès de ce dernier, continue seul ses essais.
Une quinzaine d'années se passent, lorsque, par un hasard que seuls les esprits supérieurs sont capables de mettre à profit, il remarque qu'une cuillère d'argent laissée sur une plaque iodurée y laisse son empreinte. C'est pour lui une révélation : Il abandonne alors tous les produits bitumineux utilisés par Niepce et entre sur la voie du succès. Il utilise dans la chambre noire des plaques de cuivre enduites d'iodure d'argent et a la géniale idée de soumettre cette surface impressionnée par la lumière, sans qu'aucune trace ne soit perceptible, à des vapeurs de mercure qui vont s'attacher au support d'autant plus que celui-ci aura reçu une lumière plus puissante.
Image certes très fragile, mais stable et inaltérable après que la plaque révélée ait été lavée avec une solution chaude de sel marin qui entraine l'iodure d'argent non impressionné qui aurait fini par noircir à la lumière.
Assez étonnamment, personne en France, ne voulut s'intéresser à cette formidable découverte.
Daguerre qui cumulait les talents d'un inventeur et d'un homme d'affaires eut l'idée de présenter sa découverte à Arago, alors député des Pyrénées orientales. Ce grand physicien était également secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences.
Auteur Monsieur Francis Dumelié, inventeur du fonds photographique Poyet, responsable du bulletin "mémoire photographique champenoise"
Auteur Monsieur Francis Dumelié, inventeur du fonds photographique Poyet, responsable du bulletin "mémoire photographique champenoise"
Malgré cela le calotype suivit son bonhomme de chemin et s'imposa bientôt avec ses avantages ; possibilité de tirer plusieurs épreuves à partir d'un seul négatif, prix de revient nettement inférieur. Un problème subsistait tout de même, c'était la perte des détails à cause de la structure du papier qui créait quelque soit la netteté du cliché un certain
flou sur les positifs. Pour pallier cet inconvénient on a essayé toute une panoplie de procédés, on a ciré, vernis, "benziné", le papier négatif mais rien ne permettait d'obtenir des résultats parfaits, il fallait trouver autre chose.
Et évidemment quand l'esprit humain se met à chercher il trouve.
En 1847 un certain Abel Nièpce de Saint-Victor (qui n'est autre que le cousin de Nicéphore Nièpce) fait connaître à l'académie des sciences son procédé qui permet d'obtenir les négatifs sur plaques de verre et de ce fait de supprimer tous les inconvénients du négatif papier en conservant les avantages. Le procédé en question consistait à étendre sur une plaque de verre de l'Albumine d’œuf dans laquelle on avait dissout de l'iodure de potassium, après séchage la plaque était sensibilisée, exposée, développée, et fixée. Ce procédé à l'albumine permettait d'obtenir des clichés d'une très grande finesse, mais souffrait d'un handicap majeur, le temps d'exposition était extrêmement long. Et quelques années plus tard une nouvelle substance allait faire son apparition et remplacer l'albumine : le Collodion.
La description du procédé risquerait d'être fastidieuse pour nos lecteurs, et compte tenu que dans quelques temps, nous proposerons au public des stages de découverte des techniques anciennes de la photographie, je préfère vous renvoyer sur Internet (comment y échapper ?) pour apprécier le travail fait par Alain Gayster, un amateur passionné, qui décrit avec une grande minutie et de nombreuses illustrations sa pratique du calotype gélatiné : http://www.photo-helios.org/
En 1862, E. de Valcourt publia dans la collection des Manuels Roret - sorte d'inventaire exhaustif des techniques du 19° siècle -, un livre en deux tomes, intitulé : " Nouveau manuel complet de photographie sur métal, sur papier et sur verre contenant toutes les découvertes de Mrs Niepce et Daguerre, Talbot, Blanquart Evrard, Niepce de St Victor, etc… précédé d'un résumé historique et critique sur l'origine et les progrès de la photographie. "
[justify]" Il faut en convenir, la photographie de Talbot ne se révélait pas au monde avec les mêmes attraits, avec la même coquetterie qui séduisaient au premier abord dans la plaque daguerrienne. Elle n'avait pas pour elle l'appui des noms les plus illustres de nos corps savants (*) ; semblable à la pauvre Cendrillon, elle était délaissée de tous, et c'est à peine si, en passant, on daignait jeter un regard de pitié sur ses vêtements sombres et vergetés de taches. Cependant, à travers la gaucherie et le négligé de la débutante on pouvait déjà deviner des beautés d'un ordre supérieur qui en se manifestant dans tout leur éclat, devaient faire trembler sa rivale préférée et lui arracher un jour le sceptre de la vogue. On se souvient encore de l'enthousiasme qui se produisit à l'apparition des premières épreuves lancées dans le public par M. Blanquart-Evrard " E de Valicourt dans le manuel Roret précédemment cité
La langue n'est-elle pas admirable ?
(*) Le fait que Talbot ait breveté son invention fit que contrairement au procédé de Daguerre rendu public, il n'y eut personne pour améliorer le procédé, avant ce négociant Lillois, qui par sa méthode aussitôt rendue publique, obtint une transparence du papier négatif permettant enfin un espoir de développement du procédé négatif positif qui, très vite, dès que le verre fut utilisé comme support de la couche sensible, allait définitivement détrôner le procédé de Daguerre et permettre à l'infini la reproduction d'une même image issue d'un négatif unique.
Nous en reparlerons dans le prochain numéro de notre bulletin, à propos de l'invention du procédé au collodion…
Auteur Monsieur Francis Dumelié, inventeur du fonds photographique Poyet, responsable du bulletin "mémoire photographique champenoise"
Grâce aux découvertes de Talbot dont nous avons parlé dans le précédent numéro, le papier devient le support roi de la photographie, à la fois pour les négatifs, et pour les tirages positifs. Le problème de la multiplication des tirages était résolu par l'emploi du négatif, et celui-ci signait la fin du daguerréotype. Cependant, cette multiplication des tirages restait très artisanale, et c'est Alphonse Poitevin qui découvrit un moyen industriel de multiplier les tirages, la photolithographie ou photocollographie permettant l'usage de la photographie dans les livres, et surtout, il est à l'origine de la production des cartes postales dont nous parlerons assez largement dans ce numéro...
[justify]Après d'assez nombreuses recherches et des découvertes importantes, c'est dans la deuxième moitié de l'année 1855 qu'il mit au point son procédé de photolithographie. (voir les détails dans l'article de 1902 consacré à la vulgarisation de ce procédé).
Méthode simplifiée de photocollographie ( le petit photographe, avril 1904)
La photographie aux encres grasses est aujourd'hui à la portée de l'amateur. Elle ne demande pas un outillage spécial, si ce n'est quelques plaques de zinc et un rouleau à encrer, le tout du prix de quelques francs. II n'est pas un opérateur un peu adroit qui ne soit absolument sûr de réussir en suivant les formules et indications ci-après.
On a donné le nom de Photorollographie au procédé dont il s'agit. Il est aujourd'hui d'une remarquable simplicité et fournit néanmoins des épreuves rendant avec beaucoup de finesse toutes les demi-teintes et les détails du négatif.
Posée dans une cuvette, gélatine insolée en dessus, on verse dessus la solution suivante : eau, 33 cl ; ammoniaque, 3 cl ; glycérine, 75 cl.
On laisse agir cette solution durant une heure.
En sortant de ce bain, la surface est essuyée avec précaution au moyen d'une éponge naturelle douce et de buvard.
Encrage de la planche, impression de l'image :
On fera adhérer le papier gélatiné impressionné à une plaque de zinc plane et polie qui sera frottée avec un petit tampon de flanelle imbibé d'une solution de cire dans l'essence de térébenthine. On mouille alors le dos de notre feuille avec une solution tiède de gélatine à 10 %, et on l'applique contre le zinc.
On encre ensuite l'ensemble obtenu avec un rouleau à encrer, d'abord avec de l'encre lithographique épaisse, ensuite avec de l'encre fluide.
Alphonse Poitevin eut immédiatement conscience de l'importance de cette découverte puisqu'il décida de démissionner de son emploi d'ingénieur-chimiste pour venir l'exploiter à Paris. Il ouvrit un atelier rue Saint Jacques au début de l'été 1856. C'était la première tentative d'exploitation industrielle de reproduction de la photographie par des moyens photomécaniques. Cet atelier fonctionna de juin 1856 à octobre 1857 avec deux presses, trois ou quatre personnes. Il produisit, en seize mois, plus de 18 000 épreuves (en moyenne de 6 à 10 par heure d'après les fiches de paie des ouvriers). Les prix très bas pratiqués par Poitevin rendaient enfin possible l'utilisation de la photographie pour l'illustration du livre. Celle-ci constitua d'ailleurs la principale activité de son atelier. Des difficultés financières le contraignirent, à l'automne 1857, à céder son atelier, sa clientèle et les droits du brevet de son procédé à l'imprimeur-lithographe parisien Joseph-Rose Lemercier.
S'il n'a pas laissé un nom à la postérité, c'est que génial scientifique, c'était loin d'être, comme nous dirions aujourd'hui, un communicant. Cependant, ses travaux inspirèrent de nombreux autres chercheurs jusqu'à la guerre de 14-18...
Je vous propose une série de 9 chapitres sur l'histoire de la photographie .
L'auteur des textes est Monsieur Francis Dumelié, inventeur du fonds photographique Poyet, responsable du bulletin "mémoire photographique champenoise" qui nous a gentillement autorisé à les publier
http://memoirephotographiquechampenoise.org/accueil.htm
..J'espère que ce sujet intéressera quelques uns d'entre vous..Je ne posterai qu'un seul chapitre pour commencer et je posterai les autres suivant votre demande.
Bonne lecture
La chambre noire.
Supposons que nous nous enfermions à l'intérieur d'un local situé en bordure d'une place dégagée et que, après avoir fait l'obscurité, nous pratiquions une petite ouverture dans l'un des volets. En disposant un écran blanc, à une certaine distance du volet percé, nous verrons que les rayons de lumière émanant des objets extérieurs sont entrés dans la pièce et se terminent en taches lumineuses jointives dont l'ensemble forme une image renversée de ces objets. Ce renversement est dû au fait que dans l'air, la lumière se propage en ligne droite. C'est cela le principe de la chambre noire, qui engendre des images reproduisant exactement la perspective des objets placés devant son ouverture.Elle est connue depuis fort longtemps : Euclide, géomètre grec qui vivait il y a 2300 ans, mentionne ce dispositif. Au XVI° siècle, le moine anglais savant Roger Bacon la décrit clairement. Plus tard, Léonard de Vinci en recommande l'usage aux dessinateurs. Pour que les images de la chambre noire soient nettes, le trou d'entrée de la lumière doit être minuscule. Cet orifice est dénommé sténopé.
C'est un sculpteur napolitain, Jean Baptisite Porta qui le premier à la fin du XVI° siècle équipa cette chambre d'une lentille transmettant à l'intérieur beaucoup plus de lumière que le trou minuscule du Sténopé.
Il restait à combiner chambre noire et surface photosensible...Mais déjà, avant cette surface photosensible, la Chambre noire eut quelque utilité. Voyez ce qu'en écrit James Bruce, explorateur anglais du XVIII° siècle."
" En choisissant a Londres mes instruments , j'avais songé à une chose qui, bien que fort petite et dans un état imparfait, m'avait été tout ensemble agréable et utile dans mes premiers voyages. C'était une chambre obscure, dont la première idée m'était venue en lisant le Spectacle de la Nature de Pluche. Je confiai la taille des verres à MM. Nairne ct Blunt, ouvriers fameux pour les instruments de mathématique, et dont, par ma propre expérience et plusieurs épreuves réunies, j'ai droit de louer les talents et l'exactitude.
Cette nouvelle chambre obscure me revint fort cher, et formait un assez gros volume lorsqu'elle était montée; mais, le bas pouvant être séparé du haut et se replier par le moyen de charnières, elle n'était ni pesante ni embarrassante , et ce qu'il en coûtait pour les additions et les changements se trouvait plus que compensé par les avantages qui en résultaient. La chambre même formait un hexagone de six pieds de diamètre, dont le sommet était en cône. Là le dessinateur s'asseyait sans être vu, comme dans un cabinet de jardin, et il travaillait à son aise. II y a maintenant une de ces machines faites, je crois, d'après les mêmes principes que la mienne, et ayant les mêmes dimensions, qu'on montre dans les rues de Londres, et qu'on appelle un délinéateur.
Par le moyen de cette machine, une personne d'un médiocre talent ,mais habituée aux: effets de la chambre obscure, peut, en dessinant des ruines d'architecture, faire plus d'ouvrage et d'un meilleur goût en une heure que le plus habile dessinateur n'en pourrait faire en sept heures, sans un pareil secours. Avec un peu d'attention et de patience, non seulement l'élévation de l'objet qu'on dessine et toutes les autres proportions sont rendues avec la plus grande vérité, mais le jour et les ombres, les brèches que le temps ou la main des hommes y a faites, les vignettes, les plantes même qui en font un des ornements , et qui croissent ordinairement sur les projections et sur les bords des ruines, y sont parfaitement exprimées, et de plus on y apprend à les changer de place et à les mettre dans les endroits où elles peuvent produire encore plus d'effet.
Un plus grand et plus précieux avantage est encore dû à la chambre obscure. Tous les paysages, tous les points de vue qui constituent le fond du tableau, sont réels et d'une vérité frappante, et c'est d'autant plus utile que, dans un pays tel que l'Afrique, la nature offre sans cesse des scènes pittoresques, bien supérieures à tout ce que peut enfanter l'imagination la plus brillante. Les nuages passagers, surtout ceux qui sont les plus épais et qui couvrent un ciel orageux, peuvent être fixés par deux ou trois coups de crayon sans art. Les figures, dans leurs vêtements et leurs altitudes les plus agréables, s'y présentent de manière qu'une main ordinaire peut les bien saisir très-promptement, et ce qui vaut encore mieux, avec ces esquisses on est à même d'employer ensuite les meilleurs artistes, et alors il est aisé de donner la plus grande perfection à ce qu’on veut rendre, sans le dénaturer en rien ; c'est même ce que j'ai toujours préféré et accompli avec succès.
Il est pourtant vrai que la chambre obscure a un défaut d'optique fondamental, mais il est frappant , et on le reconnaît immanquablement tout de suite, et il faudrait avoir bien peu de capacité et être bien borné dans la théorie et dans la pratique, si l'on ne trouvait pas le moyen d'y remédier sans peine et en très-peu de temps.
Je fus si satisfait des premiers essais que je fis don de ma chambre obscure à Julia Cœsarca, maintenant Shershell , à soixante milles d'Alger, que j'en demandai une plus petite en Italie. Celle-ci fut exécutée avec assez d'ignorance et d'incapacité; mais elle me devint cependant utile, parce qu' elle fut cause que la première, n'étant point perdue dans mon malheureux naufrage à Bengazi , l'ancienne Bérénice , située sur la côte du Cyrénaïque, je fus il même d'accomplir tout ce que je désirais de mon voyage à Palmyre.
Je m'étais donc procuré toutes les choses qui m'étaient nécessaires, ou du moins toutes celles dont j'avais prévu avoir besoin; mais malgré cela il m'en manquait encore beaucoup.
Indépendamment des ruines d'architecture que je voulais faire connaître au public, il y avait plusieurs autres objets non moins dignes de son attention. L'histoire naturelle du pays, les mœurs et le langage des habitants, ainsi que tout ce qui avait rapport à la physique et à l'astronomie, et qui pouvait servir à faire tracer une carte intelligible et utile de cette partie de l'Afrique, étaient sans doute de la plus grande importance.
Le temps qu'il fallait pour plier et replier mes divers instruments , pour les monter et les rectifier, aurait presque suffi pour occuper un seul homme, s'il avait eu besoin de s'en servir souvent, et qu'il n'eût pas été très au fait. C'est pourquoi je voulus me procurer un certain nombre d'aides, c'est-à -dire , trois ou quatre au moins, qui pussent chacun se charger d'une partie différente. Je m'étais engagé, mon orgueil se trouvait intéressé à montrer combien il était facile de tromper les prophéties oiseuses des ignorants, qui prétendaient qu'un pareil voyage était un objet de plaisir pour celui qui l'entreprenait, et non d'utilité publique."
Auteur Monsieur Francis Dumelié, inventeur du fonds photographique Poyet, responsable du bulletin "mémoire photographique champenoise"
"L’Histoire de la photographie" : Chapitre 2
Dans le premier numéro de notre bulletin, nous avons évoqué dans la rubrique " histoire de la photographie ", la découverte très ancienne de la photosensibilité d'un grand nombre de matières naturelles. Voici, tiré de la revue " le petit photographe " de novembre 1900 un article intitulé :
Photographie pomologique, (auteur : René d'Héliécourt) " La revue " la chronique horticole " rappelle les procédés utilisés pour imprimer des lettres, chiffres, portraits, etc... sur la peau veloutée des pêches, sur l'épiderme de la pomme, et de façon plus générale, à la surface de tous les fruits qui se colorent sous l'action des rayons solaires. Cette application n'est pas nouvelle : elle a été indiquée en 1839 dans le " traité des fruits " de Converchel, mais elle semble avoir été remise à l'honneur ces dernières années notamment à Montreuil, et les spécimens qui figurent sur les tables de nos gastronomes ne manquent pas d'étonner les profanes. Monsieur Lucien Baltet, éminent arboriculteur troyen donne les conseils suivants : Choisissez une pêche arrivée presque à sa grosseur et non encore colorée ; posez sur l'épiderme, du côté exposé au soleil, un poncif, c'est-à-dire un papier souple, de nuance foncée, dans lesquels sont découpés à jour les traits du dessin ou les caractères de l'inscription, et maintenez-les par des fils en caoutchouc dont vous changerez la place légèrement, chaque jour, pour que leur compression ne s'exerce pas toujours au même endroit. La lumière solaire atteindra seulement les parties placées sous les découpures, et les teintera de carmin, tandis que la région cachée sous le papier restera verte, puis deviendra blanche lors de la maturité complète. Ce papier découpé porte, à Montreuil, le nom de " gabarit ". Plusieurs marchands de fruits de Paris imposent à leur fournisseur leur gabarit. C'est ainsi que les négociants qui expédient sur Saint-Pétersbourg, font imprimer sur leurs fruits l'aigle de Russie... Cette opération est tout simplement un tirage d'épreuve photographique ; le poncif se comporte comme un cliché négatif, et l'épiderme du fruit comme un papier sensible. On choisira des variétés de fruits à épiderme unis et lisses comme les pêches Cardinal, Lily Baltet, Early rivers, Lord Napier, Galopin, par exemple. Mais un des meilleurs sujets est la pomme. Par sa conservation souvent longue, elle vous permettra de jouir, pendant plusieurs mois, de la vue de vos chefs-d’œuvre. Voici une concurrence qui va faire baisser le papier au citrate, et pas de bain de virage, ni de fixage. Vous pouvez donner libre cours à votre fantaisie artistique et littéraire, imprimer des devises, le portrait de votre député, ou, par une attention spéciale, les armes ou le monogramme de vos invités, des préceptes pour les enfants gourmands et des prophéties pour les jeunes gens à marier... Mais n'abusez pas trop du procédé et surtout, ne le généralisez pas comme ce jardinier qui avait eu la délicate attention de graver sur tous les potirons du potager, les armoiries de son maître" |
Avant de raconter l'histoire de cette immense découverte à travers le rôle de ses principaux acteurs, il est intéressant de noter que peu de grandes découvertes combinèrent les talents de tant d'acteurs, sur une période de temps relativement courte puisqu’entre les premières images " rustiques " de Niepce en 1814 et les magnifiques tirages de Talbot en Angleterre seulement vingt ans vont s'écouler.
Entre 1802 avec Wegdwood et 1838, à la veille de la reconnaissance universelle du procédé publié par Daguerre, pas moins de dix inventeurs sont intervenus sur le sujet, essentiellement français et anglais, mais il serait injuste d'oublier des américains, allemands, brésilien, espagnol, suisse, et après l'annonce du 7 janvier 1839, une pléthore d'inventeurs plus ou moins obscurs revendiquèrent un rôle dans cette découverte. Il y eut une femme, peintre allemand du nom de Friederike Wilhelmine von Wünch, la seule dans cette foule d'hommes.
Cette quantité de personnes impliquées dans un processus inventif ne peut que nous interpeller. Comme l'écrivait Bernard Marbot, auteur d'une histoire de la photographie en 1986, " le désir de donner corps au reflet fugitif renvoyé par la seule lumière s'enracine au plus profond de l'imaginaire ".
Encore fallait-il que les conditions techniques, économiques, culturelles, permettent les mises au point qui vont aboutir à cette merveilleuse invention, et c'est cette période de la première moitié du XIX° siècle qui sera le creuset de cette réussite.
Dès la publication de la découverte des procédés mis au point par Daguerre, ce seront des centaines d'amateurs qui chacun dans son laboratoire, vont permettre aux techniques photographiques d'exploser, et faire des progrès constants. Cette histoire n'est pas terminée, puisque maintenant, chaque jour apporte une nouvelle technique, un nouveau progrès, et c'est une lapalissade que de dire que nous sommes dans une civilisation de l'image...
Parmi les nombreux acteurs de l'invention de la photographie, nous parlerons successivement de Niepce, bien sûr, puis Daguerre, Fox Talbot, mais aussi d'Alphonse Poitevin qui multiplia les supports de la photographie (c'est à lui que nous devons les médaillons mortuaires sur porcelaine) , et bien qu'il ne soit pas connu du tout du grand public, nous réserverons un article à un français devenu brésilien, Hercule Florence qui, loin de l'Europe en pleine ébullition photographique, va mettre au point des procédés de reproduction d'image tout à fait originaux.
Auteur Monsieur Francis Dumelié, inventeur du fonds photographique Poyet, responsable du bulletin "mémoire photographique champenoise"
"L'Histoire de la photographie" : Chapitre 3
Nous avons assisté dans le précédent numéro au décès de Nicéphore Niepce, en 1833, qui du fait de son association avec Daguerre, laisse ce dernier seul face aux futurs développements de la photographie.
Comme un ancêtre du cinéma qui apporte à Daguerre une renommée parisienne considérable bien avant qu’il ne devienne l’inventeur du Daguerréotype.
Malheureusement, un terrible incendie, le 8 mars 1839 détruit la totalité du Diorama, ainsi que tous les documents de Daguerre...( à noter que c'est la veille que Daguerre reçut la visite de Samuel Morse dans son Diorama... )
Ayant découvert presque par hasard les travaux de Niepce, sur l'essai de fixation des images de la chambre noire, il s'en rapproche, et après le décès de ce dernier, continue seul ses essais.
Une quinzaine d'années se passent, lorsque, par un hasard que seuls les esprits supérieurs sont capables de mettre à profit, il remarque qu'une cuillère d'argent laissée sur une plaque iodurée y laisse son empreinte. C'est pour lui une révélation : Il abandonne alors tous les produits bitumineux utilisés par Niepce et entre sur la voie du succès. Il utilise dans la chambre noire des plaques de cuivre enduites d'iodure d'argent et a la géniale idée de soumettre cette surface impressionnée par la lumière, sans qu'aucune trace ne soit perceptible, à des vapeurs de mercure qui vont s'attacher au support d'autant plus que celui-ci aura reçu une lumière plus puissante.
Image certes très fragile, mais stable et inaltérable après que la plaque révélée ait été lavée avec une solution chaude de sel marin qui entraine l'iodure d'argent non impressionné qui aurait fini par noircir à la lumière.
Assez étonnamment, personne en France, ne voulut s'intéresser à cette formidable découverte.
Daguerre qui cumulait les talents d'un inventeur et d'un homme d'affaires eut l'idée de présenter sa découverte à Arago, alors député des Pyrénées orientales. Ce grand physicien était également secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences.
Auteur Monsieur Francis Dumelié, inventeur du fonds photographique Poyet, responsable du bulletin "mémoire photographique champenoise"
"L'Histoire de la photographie" : Chapitre 4
Nous resterons avec Daguerre et surtout avec quelques uns des innombrables chercheurs qui ont enrichi et perfectionné son procédé avant qu'il ne soit totalement abandonné au bénéfice du négatif sur verre…
…" Il est instructif de connaître l'histoire de la découverte de ce procédé. Daguerre avait d'abord cherché à utiliser directement le noircissement de l'iodure d'argent à la lumière, et il avait dirigé ses recherches vers la préparation d'une couche assez sensible pour que le noircissement s'y fasse le plus vite possible.
Il avait une fois commencé à prendre une vue, mais fut obligé d'abandonner son travail, et comme la plaque n'avait pas encore noirci, il la crut bonne pour une nouvelle expérience et la mis à cet effet dans une armoire obscure.
Le lendemain, il trouva l'image sur la plaque. Il s'aperçut bientôt qu'une image se produisait chaque fois qu'une plaque éclairée un instant était mise dans l'armoire, mais ne savait pas lequel des objets placés dans cette armoire produisait cet effet.
Il éloigna ces objets l'un après l'autre, mais obtenait toujours des images, même une fois l'armoire entièrement vidée. D'autres armoires, dans les mêmes conditions, ne fournissaient pas d'image.
Finalement, il découvrit quelques gouttes de mercure dans les joints du bois, et une expérience de vérification lui fit voir que l'image se développait lorsqu'on maintenait la plaque au-dessus de mercure métallique. "
Comme beaucoup de découvertes, dont en particulier celle de la Pénicilline par Fleming, plus de cent ans plus tard, le hasard joue un rôle capital, mais seule une attitude parfaitement scientifique et éminemment intelligente permet à ces grands " découvreurs " de voir ce qui aurait échappé à tout autre… C'est bien le cas de Daguerre pour cette découverte du rôle du mercure.
Lorsque le mercure a agit, encore faut-il arrêter le noircissement de l'iodure d'argent sous l'effet de la lumière. C'est alors qu'intervient le fixage : la surface de la plaque est traitée par une solution concentrée de sel de cuisine (chlorure de sodium) ou par une solution d'hyposulfite de soude.
En 1840, Monsieur Fizeau met au point un renforcement de l'image au moment du fixage en ajoutant à la solution d'hyposulfite de soude une solution de chlorure d'or.
C'est le premier progrès réel sur la méthode de Daguerre qui permet d'obtenir des images plus contrastées.
Après un lavage soigneux à l'eau distillée, la surface de l'image est séchée, et immédiatement mise sous verre, car le moindre contact abîmerait l'épreuve.
Le progrès le plus important qui suivit celui-là fut l'utilisation, en 1842 de substances sensibilisatrices mises au point par le sus-cité Monsieur Fizeau, ainsi que M. Gaudin qui publièrent ensemble le résultat de leurs travaux en mai 1842.
L'utilisation de l'iodure de brome en complément de l'iodure d'argent allait faire passer les temps d'exposition de plusieurs minutes à une fraction de seconde.
Il avait une fois commencé à prendre une vue, mais fut obligé d'abandonner son travail, et comme la plaque n'avait pas encore noirci, il la crut bonne pour une nouvelle expérience et la mis à cet effet dans une armoire obscure.
Le lendemain, il trouva l'image sur la plaque. Il s'aperçut bientôt qu'une image se produisait chaque fois qu'une plaque éclairée un instant était mise dans l'armoire, mais ne savait pas lequel des objets placés dans cette armoire produisait cet effet.
Il éloigna ces objets l'un après l'autre, mais obtenait toujours des images, même une fois l'armoire entièrement vidée. D'autres armoires, dans les mêmes conditions, ne fournissaient pas d'image.
Finalement, il découvrit quelques gouttes de mercure dans les joints du bois, et une expérience de vérification lui fit voir que l'image se développait lorsqu'on maintenait la plaque au-dessus de mercure métallique. "
Comme beaucoup de découvertes, dont en particulier celle de la Pénicilline par Fleming, plus de cent ans plus tard, le hasard joue un rôle capital, mais seule une attitude parfaitement scientifique et éminemment intelligente permet à ces grands " découvreurs " de voir ce qui aurait échappé à tout autre… C'est bien le cas de Daguerre pour cette découverte du rôle du mercure.
Lorsque le mercure a agit, encore faut-il arrêter le noircissement de l'iodure d'argent sous l'effet de la lumière. C'est alors qu'intervient le fixage : la surface de la plaque est traitée par une solution concentrée de sel de cuisine (chlorure de sodium) ou par une solution d'hyposulfite de soude.
En 1840, Monsieur Fizeau met au point un renforcement de l'image au moment du fixage en ajoutant à la solution d'hyposulfite de soude une solution de chlorure d'or.
C'est le premier progrès réel sur la méthode de Daguerre qui permet d'obtenir des images plus contrastées.
Après un lavage soigneux à l'eau distillée, la surface de l'image est séchée, et immédiatement mise sous verre, car le moindre contact abîmerait l'épreuve.
Le progrès le plus important qui suivit celui-là fut l'utilisation, en 1842 de substances sensibilisatrices mises au point par le sus-cité Monsieur Fizeau, ainsi que M. Gaudin qui publièrent ensemble le résultat de leurs travaux en mai 1842.
L'utilisation de l'iodure de brome en complément de l'iodure d'argent allait faire passer les temps d'exposition de plusieurs minutes à une fraction de seconde.
En 1841, nous sommes sous la Monarchie de Juillet, et Louis Philippe règne sur la France. Paris s'apprête à s'entourer de fortifications.
La presse écrite est dans une période faste, et presque par hasard, nous avons trouvé dans le N° 20 du 14 novembre 1841 du Journal des artistes qui se définit comme : " revue pittoresque consacrée aux artistes et aux gens du monde ", un article particulièrement " vachard " sur M. Gaudin dont il est question plus haut, comme on n'oserait plus en écrire de nos jours sans déclencher une procédure judiciaire. Jugez plutôt …
[i]" Quand Monsieur Daguerre eut annoncé sa merveilleuse découverte, bien des mois s'écoulèrent avant que revenu de son admiration, on se crût permis de faire plus que le maître et d'apporter à son œuvre des perfectionnements, des améliorations. Parmi ceux qui prétendent avoir contribué le plus puissamment à ces rapides progrès, figure en première ligne M. Gaudin, dont le nom a si souvent retenti à l'académie. En suivant ses indications pour utiliser le chlorure d'iode, nous n'avons réussi qu'à voiler des plaques. Ah ! M. Gaudin, que vous nous avez fait perdre de temps, sans compter celui que nous perdons en ce moment à parler de vous ! Oh ! mais tout cela n'est rien. M. Gaudin infatigable dans ses recherches (tant le succès donne de courage) vient d'annoncer à l'académie qu'il a su composer une substance encore plus sensible que toutes celles connues jusqu'à ce jour qui permet des expositions de ¼ de seconde.
Mais en parlant de quart de seconde, nous n'avons pas dit tout ce que peut faire M. Gaudin. Dans les comptes rendus, il déclare faire une épreuve en un dix neuvième de seconde. Cette fraction singulière implique l'obligation d'avoir un moyen exact de mesurer un temps si court. Car si ce n'est qu'approximation, autant valait dire un quinzième ou un vingtième de seconde, un nombre rond, enfin.
Monsieur Gaudin dit que c'est tout simplement un drap (invention dont il revendique l'honneur) qu'il soulève et abaisse aussitôt, c'est ainsi qu'il mesure le temps à un deux cent quatre vingtième de seconde près, car telle est la petite différence qui existe entre un dix neuvième et un vingtième de seconde.
Il est clair que ce sont là des expériences et des annonces faites sans réflexion, et ce qui nous étonne le plus, c'est qu'en présentant de
pareilles choses à l'académie, on ne rencontre personne pour faire une objection, pour signaler une absurdité qui ressort de l'annonce même. " C'est signé Léon L.
La presse écrite est dans une période faste, et presque par hasard, nous avons trouvé dans le N° 20 du 14 novembre 1841 du Journal des artistes qui se définit comme : " revue pittoresque consacrée aux artistes et aux gens du monde ", un article particulièrement " vachard " sur M. Gaudin dont il est question plus haut, comme on n'oserait plus en écrire de nos jours sans déclencher une procédure judiciaire. Jugez plutôt …
[i]" Quand Monsieur Daguerre eut annoncé sa merveilleuse découverte, bien des mois s'écoulèrent avant que revenu de son admiration, on se crût permis de faire plus que le maître et d'apporter à son œuvre des perfectionnements, des améliorations. Parmi ceux qui prétendent avoir contribué le plus puissamment à ces rapides progrès, figure en première ligne M. Gaudin, dont le nom a si souvent retenti à l'académie. En suivant ses indications pour utiliser le chlorure d'iode, nous n'avons réussi qu'à voiler des plaques. Ah ! M. Gaudin, que vous nous avez fait perdre de temps, sans compter celui que nous perdons en ce moment à parler de vous ! Oh ! mais tout cela n'est rien. M. Gaudin infatigable dans ses recherches (tant le succès donne de courage) vient d'annoncer à l'académie qu'il a su composer une substance encore plus sensible que toutes celles connues jusqu'à ce jour qui permet des expositions de ¼ de seconde.
Mais en parlant de quart de seconde, nous n'avons pas dit tout ce que peut faire M. Gaudin. Dans les comptes rendus, il déclare faire une épreuve en un dix neuvième de seconde. Cette fraction singulière implique l'obligation d'avoir un moyen exact de mesurer un temps si court. Car si ce n'est qu'approximation, autant valait dire un quinzième ou un vingtième de seconde, un nombre rond, enfin.
Monsieur Gaudin dit que c'est tout simplement un drap (invention dont il revendique l'honneur) qu'il soulève et abaisse aussitôt, c'est ainsi qu'il mesure le temps à un deux cent quatre vingtième de seconde près, car telle est la petite différence qui existe entre un dix neuvième et un vingtième de seconde.
Il est clair que ce sont là des expériences et des annonces faites sans réflexion, et ce qui nous étonne le plus, c'est qu'en présentant de
pareilles choses à l'académie, on ne rencontre personne pour faire une objection, pour signaler une absurdité qui ressort de l'annonce même. " C'est signé Léon L.
Auteur Monsieur Francis Dumelié, inventeur du fonds photographique Poyet, responsable du bulletin "mémoire photographique champenoise"
"L'Histoire de la photographie" : Chapitre 5
Si l'invention de la photographie est hautement revendiquée par la France, à travers Niepce et Daguerre, l'Angleterre y est aussi pour quelque chose grâce, en particulier à William Fox Talbot, un scientifique pluridisciplinaire comme son siècle en a connu beaucoup, qui 6 ans avant Daguerre, brevetait un procédé qui allait devenir le vrai et seul avenir de cette technique merveilleuse.
Malgré cela le calotype suivit son bonhomme de chemin et s'imposa bientôt avec ses avantages ; possibilité de tirer plusieurs épreuves à partir d'un seul négatif, prix de revient nettement inférieur. Un problème subsistait tout de même, c'était la perte des détails à cause de la structure du papier qui créait quelque soit la netteté du cliché un certain
flou sur les positifs. Pour pallier cet inconvénient on a essayé toute une panoplie de procédés, on a ciré, vernis, "benziné", le papier négatif mais rien ne permettait d'obtenir des résultats parfaits, il fallait trouver autre chose.
Et évidemment quand l'esprit humain se met à chercher il trouve.
En 1847 un certain Abel Nièpce de Saint-Victor (qui n'est autre que le cousin de Nicéphore Nièpce) fait connaître à l'académie des sciences son procédé qui permet d'obtenir les négatifs sur plaques de verre et de ce fait de supprimer tous les inconvénients du négatif papier en conservant les avantages. Le procédé en question consistait à étendre sur une plaque de verre de l'Albumine d’œuf dans laquelle on avait dissout de l'iodure de potassium, après séchage la plaque était sensibilisée, exposée, développée, et fixée. Ce procédé à l'albumine permettait d'obtenir des clichés d'une très grande finesse, mais souffrait d'un handicap majeur, le temps d'exposition était extrêmement long. Et quelques années plus tard une nouvelle substance allait faire son apparition et remplacer l'albumine : le Collodion.
La description du procédé risquerait d'être fastidieuse pour nos lecteurs, et compte tenu que dans quelques temps, nous proposerons au public des stages de découverte des techniques anciennes de la photographie, je préfère vous renvoyer sur Internet (comment y échapper ?) pour apprécier le travail fait par Alain Gayster, un amateur passionné, qui décrit avec une grande minutie et de nombreuses illustrations sa pratique du calotype gélatiné : http://www.photo-helios.org/
En 1862, E. de Valcourt publia dans la collection des Manuels Roret - sorte d'inventaire exhaustif des techniques du 19° siècle -, un livre en deux tomes, intitulé : " Nouveau manuel complet de photographie sur métal, sur papier et sur verre contenant toutes les découvertes de Mrs Niepce et Daguerre, Talbot, Blanquart Evrard, Niepce de St Victor, etc… précédé d'un résumé historique et critique sur l'origine et les progrès de la photographie. "
Les Français disent du mal de Talbot…
[justify]" Il faut en convenir, la photographie de Talbot ne se révélait pas au monde avec les mêmes attraits, avec la même coquetterie qui séduisaient au premier abord dans la plaque daguerrienne. Elle n'avait pas pour elle l'appui des noms les plus illustres de nos corps savants (*) ; semblable à la pauvre Cendrillon, elle était délaissée de tous, et c'est à peine si, en passant, on daignait jeter un regard de pitié sur ses vêtements sombres et vergetés de taches. Cependant, à travers la gaucherie et le négligé de la débutante on pouvait déjà deviner des beautés d'un ordre supérieur qui en se manifestant dans tout leur éclat, devaient faire trembler sa rivale préférée et lui arracher un jour le sceptre de la vogue. On se souvient encore de l'enthousiasme qui se produisit à l'apparition des premières épreuves lancées dans le public par M. Blanquart-Evrard " E de Valicourt dans le manuel Roret précédemment cité
La langue n'est-elle pas admirable ?
(*) Le fait que Talbot ait breveté son invention fit que contrairement au procédé de Daguerre rendu public, il n'y eut personne pour améliorer le procédé, avant ce négociant Lillois, qui par sa méthode aussitôt rendue publique, obtint une transparence du papier négatif permettant enfin un espoir de développement du procédé négatif positif qui, très vite, dès que le verre fut utilisé comme support de la couche sensible, allait définitivement détrôner le procédé de Daguerre et permettre à l'infini la reproduction d'une même image issue d'un négatif unique.
Nous en reparlerons dans le prochain numéro de notre bulletin, à propos de l'invention du procédé au collodion…
Auteur Monsieur Francis Dumelié, inventeur du fonds photographique Poyet, responsable du bulletin "mémoire photographique champenoise"
"L'Histoire de la photographie" : Chapitre 6
Alphonse Poitevin
Alphonse Poitevin
Grâce aux découvertes de Talbot dont nous avons parlé dans le précédent numéro, le papier devient le support roi de la photographie, à la fois pour les négatifs, et pour les tirages positifs. Le problème de la multiplication des tirages était résolu par l'emploi du négatif, et celui-ci signait la fin du daguerréotype. Cependant, cette multiplication des tirages restait très artisanale, et c'est Alphonse Poitevin qui découvrit un moyen industriel de multiplier les tirages, la photolithographie ou photocollographie permettant l'usage de la photographie dans les livres, et surtout, il est à l'origine de la production des cartes postales dont nous parlerons assez largement dans ce numéro...
[justify]Après d'assez nombreuses recherches et des découvertes importantes, c'est dans la deuxième moitié de l'année 1855 qu'il mit au point son procédé de photolithographie. (voir les détails dans l'article de 1902 consacré à la vulgarisation de ce procédé).
Méthode simplifiée de photocollographie ( le petit photographe, avril 1904)
La photographie aux encres grasses est aujourd'hui à la portée de l'amateur. Elle ne demande pas un outillage spécial, si ce n'est quelques plaques de zinc et un rouleau à encrer, le tout du prix de quelques francs. II n'est pas un opérateur un peu adroit qui ne soit absolument sûr de réussir en suivant les formules et indications ci-après.
On a donné le nom de Photorollographie au procédé dont il s'agit. Il est aujourd'hui d'une remarquable simplicité et fournit néanmoins des épreuves rendant avec beaucoup de finesse toutes les demi-teintes et les détails du négatif.
Posée dans une cuvette, gélatine insolée en dessus, on verse dessus la solution suivante : eau, 33 cl ; ammoniaque, 3 cl ; glycérine, 75 cl.
On laisse agir cette solution durant une heure.
En sortant de ce bain, la surface est essuyée avec précaution au moyen d'une éponge naturelle douce et de buvard.
Encrage de la planche, impression de l'image :
On fera adhérer le papier gélatiné impressionné à une plaque de zinc plane et polie qui sera frottée avec un petit tampon de flanelle imbibé d'une solution de cire dans l'essence de térébenthine. On mouille alors le dos de notre feuille avec une solution tiède de gélatine à 10 %, et on l'applique contre le zinc.
On encre ensuite l'ensemble obtenu avec un rouleau à encrer, d'abord avec de l'encre lithographique épaisse, ensuite avec de l'encre fluide.
Donner à nos lecteurs des textes datant de plus de 100 ans sur une technique ancienne de reproduction de photographies pourrait n'avoir qu'un intérêt historique. Il n'en est rien. La phototypie est toujours d'actualité. Voici de quoi vous combler : 1 - Ateliers de phototypie - Lichtdruck Workshop and Museum - Dresden (ALLEMAGNE) - http://www.druckhaus-dresden.de/lichtdruck - Lichtdruck-Kunst Leipzig e.V. - Nonnenstrafse 38 - 04429 LEIPZIG (ALLEMAGNE) - http://www.lichtdruck.de - Institut d Éditions d Art FRATELLI ALINARI, largo Alinari 15 - 50123 Florence, (ITALIE). Possède deux presses phototypie, et imprime avec cette technique depuis le siècle passé. - http://collotipie.alinari.it - Imprimerie Nationale, Atelier du Livre PARIS (FRANCE) - http://www.imprimerienationale.fr/impnat.asp?Page=atelier1&IdNav=groupe6 - Item Editions - Rue Nicolas Roret 75000 PARIS (FRANCE) - http://itemeditions.free.fr - Imprimerie ARTE - 13 rue Daguerre 75012 PARIS (FRANCE) - http://www.maeght.com 2 - Enseignement de la phototypie - UWE BRISTOL (ANGLETERRE) University of the West of England SCHOOL OF ART, MEDIA AND DESIGN (Home page : http://www.cfpr.uwe.ac.uk) - http://www.uwe.ac.uk/amd/cfpr/colltext.htm - LYCEE LES IRIS de LORMONT - 33 (FRANCE) Contribution à la réhabilitation d'un procédé d'impression ancien "la Phototypie". - http://perso.numericable.fr/bquantin 3 - Les Maîtres d Art (Phototypie) - Michel BERTRAND, phototypiste - lithographe, élève du Maître d'art phototypeur René REMER (France) - http://www.maitres-art.com/presentation-maitredart.php?id=7 4 - Ateliers utilisant des techniques à la gélatine bichromatée - ATELIER FRESSON (France) - Tirages photographiques au charbon direct - http://www.atelier-fresson.com 5 - Sites abordant les techniques d impression - MEMOIRES - Le site de référence de la peinture et des peintres belges des 19e et 20e siècles - http://www.art-memoires.com - Les Procédés Photomécaniques en France au 19ème siècle - http://perso.club-internet.fr/jdlemoin/ 6 - Sites abordant les procédés photographiques artisanaux - Photogramme - ANVERS (Belgique). Vous y trouverez aussi, un catalogue en ligne très complet de produits chimiques - http://www.photogramme.org/ - Hélios - Association pour la pratique des procédés photographiques méconnus. - http://www.photo-helios.org 7 - Produits utilisés en phototypie - Association des gélatiniers Européens (G.M.E.) - Bruxelles (Belgique) - http://www.gelatine.org/fr/gelatine/applications/134.htm - Encres Caligo (ANGLETERRE) Caligo fabrique les encres d'imprimerie à base d'huile pour les impressions fines d'art contemporain (lithographie, typographie, phototypie, etc.). - http://www.caligoinks.com/research.html |
Alphonse Poitevin eut immédiatement conscience de l'importance de cette découverte puisqu'il décida de démissionner de son emploi d'ingénieur-chimiste pour venir l'exploiter à Paris. Il ouvrit un atelier rue Saint Jacques au début de l'été 1856. C'était la première tentative d'exploitation industrielle de reproduction de la photographie par des moyens photomécaniques. Cet atelier fonctionna de juin 1856 à octobre 1857 avec deux presses, trois ou quatre personnes. Il produisit, en seize mois, plus de 18 000 épreuves (en moyenne de 6 à 10 par heure d'après les fiches de paie des ouvriers). Les prix très bas pratiqués par Poitevin rendaient enfin possible l'utilisation de la photographie pour l'illustration du livre. Celle-ci constitua d'ailleurs la principale activité de son atelier. Des difficultés financières le contraignirent, à l'automne 1857, à céder son atelier, sa clientèle et les droits du brevet de son procédé à l'imprimeur-lithographe parisien Joseph-Rose Lemercier.
S'il n'a pas laissé un nom à la postérité, c'est que génial scientifique, c'était loin d'être, comme nous dirions aujourd'hui, un communicant. Cependant, ses travaux inspirèrent de nombreux autres chercheurs jusqu'à la guerre de 14-18...
Dernière édition par Béa le Dim 14 Oct 2012, 18:19, édité 19 fois
Re: L'histoire de la photographie
Auteur Monsieur Francis Dumelié, inventeur du fond photographique Poyet, responsable du bulletin "mémoire photographique champenoise"
"L'Histoire de la photographie" : Chapitre 7
Tout ne n'est pas passé en Europe ! Tout le monde sait à quel point la simultanéité des découvertes photographiques en France, en Angleterre et en Allemagne a été attribuée à un "contexte culturel et technologique " propice à cette ébullition inventive. Et pourtant, un individu totalement isolé de toute civilisation européenne, a sans doute été le premier utilisateur de la photographie dans le monde, inventeur solitaire et génial qui vivait au Brésil, Hercule Florence... [/justify]
C'est à lui que l'on doit la plupart des documents dessinés de l'expédition, d'une valeur inestimable pour l'anthropologie, l'ethnographie, la zoologie, la botanique... "
En 1830, il s'installe dans un village de la province de Sao Paulo, isolé du monde, ce qui l'amène à chercher un procédé d'impression pour publier ses découvertes sur la reproduction des sons émis par les oiseaux, aucune imprimerie n'existant dans sa province.
En 1832, il arrive à reproduire par exposition au soleil sur un support imbibé de sels d'argent des étiquettes pour des médicaments, donc bien avant que Daguerre ne communique son procédé de reproduction photographique. C'est d'ailleurs Hercule Florence qui le premier utilise le mot de " photographie ".
En 1830, il s'installe dans un village de la province de Sao Paulo, isolé du monde, ce qui l'amène à chercher un procédé d'impression pour publier ses découvertes sur la reproduction des sons émis par les oiseaux, aucune imprimerie n'existant dans sa province.
En 1832, il arrive à reproduire par exposition au soleil sur un support imbibé de sels d'argent des étiquettes pour des médicaments, donc bien avant que Daguerre ne communique son procédé de reproduction photographique. C'est d'ailleurs Hercule Florence qui le premier utilise le mot de " photographie ".
Dans sa recherche de substances destinées à rendre permanentes ses copies au chlorure d'or, il expérimente l'urine et l'eau. Il fixe ses épreuves au chlorure d'argent avec de l'hydroxyde d'ammoniaque.
Bien que sa démarche soit tout à fait exceptionnelle, en apprenant la nouvelle de l'invention européenne, il envoie un communiqué à la presse de Rio de Janeiro dans lequel il déclare " ne contester la découverte de personne...parce qu'une même idée peut venir à deux individus "
Ainsi, tout seul, loin de toute stimulation d'un groupe d'inventeurs travaillant sur le même sujet, il a participé à l'une des plus grandes inventions de ce siècle.
Assez désabusé par son environnement culturel, il écrivit ceci en 1839 :
" Dans un siècle où l'on récompense le talent, la Providence m'a conduit dans un pays où l'on n'en fait aucun cas. Je souffre les horreurs de la misère, et mon imagination est pleine de découvertes. Pas une âme ne m'écoute et ne me comprendrait. On n'estime ici que l'or, on ne s'occupe que de politique, commerce, sucre, café ou chair humaine. Je connais sans doute quelques grandes et belles âmes, mais celles-là, en très petit nombre, ne sont pas formées à mon langage, et je respecte leur ignorance. "
Note :Les citations de Hercule Florence sont extraites d'une communication de Boris Kossoy, chercheur au centre d'études rurales et urbaines de l'Université de Sao Paulo.
Auteur Monsieur Francis Dumelié, inventeur du fonds photographique Poyet, responsable du bulletin "mémoire photographique champenoise"
"L'Histoire de la photographie" : Chapitre 8
« Le coup de fouet, donné par Arago à l'aube de 1839, eut pour effet de faire surgir de tous les coins du monde des noms nouveaux, des gens qui pensaient avoir quelque chose de nouveau à présenter et qui, dans leur esprit, devait être nécessairement différent de ce que proposait Daguerre. Parmi ceux-ci, quatre seulement avaient des solutions vraiment originales. Toutes, pourtant, ont été abandonnées (ou oubliées). Pourtant l'idée doit faire son chemin, plus ou moins vite, et l'on ne devrait pas tellement s'étonner de savoir qu'un futur procédé révolutionnaire a ses racines profondes du côté de 1839. L'extension au procédé de Ponton semblent indiquer la tendance, mais dans cette étude, j'ai simplement voulu lire la presse de 1839... c'est ce que l'on ne trouve pas dans les manuels d'histoire de la photographie.
Le peu que nous en avons dit n'est probablement rien à côté de ce qui a été oublié.
Le 25 mai 1839, les membres de la "Society of Arts of Scotland" se réunissaient pour écouter l'un des leurs présenter "une méthode simple et bon marché de préparation d'un papier pour les besoins photographiques". L'auteur en était un Anglais du nom de Mungo Ponton, qui offrait enfin quelque chose d'inédit, d'imprévu aussi, parce que toutes les oreilles, en ce printemps de 1839, étaient pleines de noms chimiques où les sels d'argent occupaient une place impériale...
Mungo Ponton avait constaté depuis un certain temps un fait surprenant : la photo sensibilité des sels de chrome . Sa méthode était étonnamment simple : il trempait un papier dans une solution saturée de bichromate de potassium et séchait au feu. Dans cet état, la feuille apparaissait d'une teinte générale jaune clair. Il soumettait alors sa feuille à la lumière et elle virait à l'orange foncé. De la sorte, il put décalquer des feuilles d'arbres, des motifs de dentelle, ou tout autre objet plan au contact de son papier. Le fixage était encore plus simple : un simple lavage à l'eau pure suffisait à éliminer les parties qui n'avaient pas réagi, laissant une image orangée sur fond blanc.
Cette proposition est intéressante à plus d'un titre et cela bien que les résultats aient été inférieurs à ceux obtenus, sur le plan de la qualité et surtout de la sensibilité, par Daguerre et Talbot. Il n'en reste pas moins que ce que Mungo Ponton pressentait dans sa communication du 25 mai devait se réaliser quelques années plus tard : les sels de chrome utilisés de cette manière avaient la propriété d'insolubiliser les colloïdes tels que la colle, la gélatine, la gomme arabique. Sa méthode devait ouvrir la voie à tout une série de procédés de reproduction photomécanique et autres, procédés artistiques au charbon par exemple. Si lui-même ne put rien réaliser de ce genre, il en fut plus que l'initiateur, puisqu'il en avait entrevu l'extension future "en aidant aux opérations du lithographe" dit-il . »
Une gélatine liquide est additionnée de 3 à 5% de bichromate de potassium, puis étendue sur une glace, et mise à sécher à l'abri de la lumière.
Insolée sous un rayonnement ultra violet (soleil ou lampe UV) à travers un film diapositif en noir et blanc, comme vous avez pu le lire plus haut, les parties largement insolées deviennent imperméables, les autres vont être solubles de manière inversement proportionnelle à la quantité de rayons ultra violets reçue.
L'idée géniale de Geymet et de Lafon de Carmasac fut d'avoir incorporé à la préparation un peu de sucre, voire de miel.
Ces deux matières, hydrophiles, vont permettre, après que l'opérateur ait soufflé sur la surface insolée une haleine chaude et humide, de déposer avec un pinceau putois trempé dans du pigment céramique, la poudre colorante qui va être d'autant plus fixée par la gélatine que celle-ci aura été moins insolée.
Au bout de quelques instants de cette pratique, l'image apparaît à la surface. Un époussetage très délicat permet d'éliminer l'éventuel excès de pigment.
Commence alors une opération périlleuse : dans une cuvette d'eau tiède, on provoque le décollement de la gélatine de son support de verre, on la retourne pour la déposer sur le médaillon de porcelaine, afin que le pigment céramique soit en contact direct avec la surface vitrifiée du médaillon.
Sans ce retournement, la cuisson de la gélatine provoquerait l'ébullition de la surface, donc la destruction de l'image.
On imagine le nombre de pellicules déchirées car très fragiles, et on voit là la limite de taille qui dépasse rarement une dizaine de centimètres.
Le résultat est monochrome, surligné d'un filet doré le plus souvent.
Parfois une colorisation très adroite, équivalente à celle pratiquée par les premiers photographes qui étaient en général d'habiles peintres, donne un résultat proche de la quadrichromie.
Dans les années soixante, Kodak a mis au point un polymère photosensible permettant d'obtenir le même résultat, mais sans retournement d'une fragile pellicule, son produit, le Cermifax, une fois couché sur le support, faisant moins de 4 millièmes de millimètres.
Certains fabricants de médaillons mortuaires utilisèrent ce procédé nouveau, qui ne décolla jamais vraiment tant la mise en œuvre du Cermifax était complexe, le produit très couteux, et il nécessitait à la fois des compétences céramiques et photographiques.
Dans les années 80, j'ai travaillé sur ce procédé, et reprenant les brevets de Kodak, j'ai pu, avec l'aide du laboratoire de chimie organique de la Faculté des sciences de Reims, développer le procédé.
C'est d'ailleurs au cours de la recherche de négatifs de grand format sur plaques de verre que j'ai eu l'occasion et découvrir et de sauver le fonds Poyet dont j'ai largement utilisé les images pour des décors dans le milieu du Champagne. La plus grande image réalisée sur carreaux de 20x20 cm est au Musée de la Vigne et du Vin au Mesnil sur Oger : deux mètres sur deux mètres quarante !
Monsieur Francis Dumelié, inventeur du fonds photographique Poyet, responsable du bulletin "mémoire photographique champenoise" Photoemaillage ou photoceramique : redécouverte d'un procédé C'est peu de temps après l'invention de la photographie que fut mis au point le procédé de reproduction d'une image photographique sur un support céramique (deCamarsac, Lafon: Portraits photographiques sur émail vitrifiés et inaltérables comme les peintures de Sèvres, Paris, l'Auteur, 1868.). Geymet, Poitevin, ont beaucoup publié sur ces procédés qui utilisaient la propriété d'une gélatine bichromatée à devenir hydrophobe sous l'action de la lumière du soleil, et ce dans une étendue considérable permettant des reproductions en demi-teinte d'une grande finesse. Le procédé était complexe, et surtout, la taille des reproductions était limitée. Le principal débouché de cette technique fut le médaillon mortuaire, et les portraits sur camées. Dans l'immédiat après guerre, Kodak était une compagnie considérable, sans doute la première dans la fabrication des produits pour la photographie. Aussi bien en France qu'aux Etats Unis, ses équipes de recherche disposaient de moyens matériels et financiers pratiquement illimités. A Sevran, une équipe de chimistes mit au point un nombre important de produits totalement nouveaux, des polymères photosensibles dont le plus abouti fut baptisé "Cermifax", et la maison Kodak déposa la marque dans les années 60. L'interêt de ces produit par rapport à la gélatine bichromatée était que leur extrême finesse sur le carrelage (quelques microns) permettait de cuire les images sans avoir à retourner après décollement de son support la gélatine, afin que les pigments soient en contact avec la surface du carreau. Ce fameux Cermifax fut proposé aux photographes pour reproduire des photographies sur carrelage, mais rares furent les professionnels de la photo prêts à se lancer dans l'aventure céramique... Tout aussi rares furent les céramistes capables de devenir des as du développement de films noir et blanc. Assez curieusement, ce cermifax aurait eu un débouché considérable dans la fabrication de semi-conducteurs, puisqu'il permettait la reproduction de traits extrêmement fins, mais le marketing de Kodak était uniquement axé sur la photographie... Le produit fut abandonné par Kodak, qui en cessa toute commercialisation dans les années 70. Il semblerait que peu de lots de cermifax aient été fabriqués. Le produit une fois broyé à la sortie du réacteur se présentait comme une poudre jaunâtre qui était mise en solution dans un mélange de solvants dont la composition n'apparaissait pas dans les brevets déposés à l'INPI. Assez curieusement, un salarié de Kodak qui partait à la retraite (il était dessinateur industriel, je crois) a racheté le stock de polymère et celui de sensibilisateur, et a commercialisé sous un nouveau nom de marque : "decorem" faisant croire qu'il en était le fabricant... J'ai donc commencé mes premiers essais de réalisation avec ce produit en 1983... Le produit était coûteux, plus de 150 € (1091,12 F de l'époque, exactement) le litre de solution de polymère, tout comme les produits annexes, mordant et solvant... A cette époque, j'ai passé beaucoup de temps à l'INPI pour retrouver les brevets déposés par Kodak sur ce type de produits, tous tombés dans le domaine public.Grâce au service des Brevets de Kodak, à Chalon sur Saône, j'ai pu rencontrer un ingénieur en retraite qui m'a beaucoup aidé dans l'analyse des brevets, et qui surtout m'a confirmé que le stock de produit récupéré chez Kodak n'avait aucune chance d'être renouvelé, car son exploitant ne disposait pas des moyens chimiques nécessaires à cette fabrication. Et c'est avec l'aide précieuse du laboratoire de chimie organique de la Faculté des Sciences de Reims, sous la forme de stagiaires qui venaient d'obtenir leur maitrise, qu'en quelques années de travail, j'ai pu aboutir à la fabrication à la fois du polymère photosensible et du sensibilisateur dont le nom à lui seul est tout un programme, puisqu'il s'agit du N methyl benzothiazolylidenedithioacetate de methyle . Pour ce faire, j'avais installé un laboratoire tout à fait convenable dans le sous sol de mon atelier Rémois pour une synthèse particulièrement complexe à réaliser, la réaction devant se faire sous un vide de quelques millibars. Le procédé intéresse toujours quelques fous de technologie, et pendant quelques années, j'ai commercialisé le produit après avoir déposé le 26 février 1997 à mon nom la marque "Cermifax" abandonnée par Kodak. Ayant cessé mon activité sans successeur, je compte publier l'ensemble du travail réalisé autour de ce produit sur Wikipedia dans les années à venir...afin qu'un autre fou puisse peut-être, un jour, prendre la relève. Si la synthèse était difficile pour fabriquer le Cermifax, son utilisation ne l'était pas moins, si bien que je n'ai jamais pu abaisser le prix de ces reproductions en-dessous de 1000 € le mètre carré, ce qui représentait par exemple une reproduction de carte postale ancienne de 0,80 x 1,20 m. Le plus grand panneau que j'ai fabriqué faisait 4 m² ! |
Auteur Monsieur Francis Dumelié, inventeur du fonds photographique Poyet, responsable du bulletin "mémoire photographique champenoise"
"L'Histoire de la photographie" : Chapitre 9
En introduction amusante, nous ne pouvons pas nous priver de vous communiquer cette photographie qui daterait de 1730, découpée dans le journal local l'Union, le 10 octobre 2010 ! et qui nous amènerait à revoir nos dates de l'invention du procédé, n'est-ce pas ?
Leo Baekeland s'intéressait à un tout autre domaine de la chimie puisqu'il travaillait à la mise au point d'un nouveau type de papier photographique. Il a ainsi inventé le papier Velox, un papier développable à la lumière artificielle. Cette invention a rencontré un tel succès qu'Eastman Kodak lui a racheté son brevet pour la somme phénoménale de 750.000 dollars ! Cette fortune a ensuite permis à Baekeland de financer ses recherches sur une nouvelle matière synthétique. Au terme de cinq années d'expérimentation, il a réussi à créer la première matière synthétique, la bakélite, en 1909. George Estmann était un remarquable homme d'affaires, mais qui n'a pas eu que des bonheurs dans la mise en place de ce marché populaire de la photographie. En effet, c'est un pasteur du New Jersey, Hannibal Goodwin, qui a inventé et breveté un film transparent souple qui lui permettait de projeter des images pour son pieux enseignement. George Eastmann a-t-il été l'un de ses auditeurs ? Toujours est-il qu'il a produit ses propres films transparents. Goodwin crée sa propre compagnie en 1900, compagnie rachetée après sa mort par la société Ansco qui a poursuivi en justice Eastmann pour violation de brevet et a gagné, Kodak étant condamné à lui verser 5 millions de dollars en 1914...qui représentaient tout de même 5% de la valeur de l'entreprise... ce qui, sur la route de la conquête d'un empire commercial mondial par Eastmann Kodak n'a été guerre plus qu'un dos d'âne, ainsi que qualifie cette condamnation Barbara Moran qui a réalisé un documentaire sur George Eastmann en 1999. | Georges Eastmann, atteint d'un cancer qui risquait de le rendre invalide, s'est suicidé en 1932. En 1924, il avait fait don de la moitié de sa fortune, subventionnant à hauteur de 75 millions de dollars le Massachusetts Institute of technologie de Boston, et l'Université de Rochester. |
Monsieur Francis Dumelié ayant été dans l'impossibilité de poursuivre cet historique au delà du chapitre 9..Je vous posterai donc à la suite quelques documents complémentaires qu'il a publié.
Le portrait dessiné est une pratique journalière de Jean Poyet dès 1919, souvent fait à partir d'un mauvais document, ce qui n'est pas le cas ici, pour immortaliser l'image d'un disparu. |
Napoleon Sarony , le premier photographe américain à faire reconnaître à ses photos un statut d'oeuvres d'art..
(1821- 1896) c'est un lithographe et photographe américain.Il s'est installé à New York en 1836
C'est un portraitiste très productif, qui a photographié des célébrités telles que Sarah Bernhardt ou Oscar Wilde et qui a beaucoup pratiqué la stéréoscopie.
Portrait stéréoscopique de l'écrivain anglais Wilkie Collins (1824-1889), pris en 1874 par Napoleon Sarony
Faisons un saut qui nous ramène à notre époque et attrapons au passage ce portrait de Maurice Cerveaux réalisé par Jean Poyet en 1905.
Un site internet befunky.com vous assure transformer n'importe quelle photo en œuvre d'art.
Voici le résultat :
Œuvre d'art ou pas ? En tous cas, c'est la signature du site qui figure sur " l’œuvre " et non celle de celui qui a œuvré... Amusant ou triste ? A vous de juger !
L'histoire de la photographie vue par l'imagerie d'Epinal
Pellerin et Cie, vers 1880, quelques vignettes que nous vous présenterons au fur et à mesure de notre progression dans cette hitoire...
En 1813, Nicéphore Niepce chercha, le premier, à obtenir des images formées chimiquement par le soleil. Il étendait du bitume de Judée, qui est sensible à la lumière, sur des plaques d'étain, appliquait une estampe sur la plaque, et exposait le tout au soleil. L'estampe se décalquait sur la plaque. Mais le bitume ne permit pas à Niepce de fixer les images de la chambre noire. Pendant ce temps, un jeune peintre, Louis Jacques Mandé Daguerre, qui lui aussi s'occupait de la reproduction des images, fut amené à se servir de la chambre noire. En 1829, Daguerre et Niepce furent mis en relation et s'associèrent pour leurs recherches | |
Malheureusement, Niepce mourut presque subitement lorsque Daguerre allait lui apprendre la découverte définitive : une plaque d'argent soumise aux vapeurs d'iode et exposée quelques minutes à la chambre noire ne présente aucune image, mais celle-ci apparaît dès qu'on fait agir sur elle des vapeurs de mercure. Daguerre venait de trouver ce qu'on appelle l'image latente. A la suite d'un rapport d'Arago, le gouvernement français acheta le procédé moyennant une rente de 6000 Francs à Daguerre et une rente de 4000 Francs à Isidore Niepce, fils de Nicéphore, pour le divulger et donner l'invention au monde entier. Le procédé de Daguerre (daguerréotypie) ne tarda pas à être perfectionné par Foucault et Fizeau. |
Monsieur Francis Dumelié, inventeur du fonds photographique Poyet, responsable du bulletin "mémoire photographique champenoise"
La photographie en Cerf Volant : retour en 1889, l'année de la Tour Eiffel
Dans la revue " La Nature ", Gaston Tissandier décrit l'invention d'un amateur pour le moins éclairé, suivons-le en n'hésitant pas à relire plusieurs fois sa description pour parfaitement visualiser le mécanisme d'une ingéniosité incroyable à base de bouts de ficelle, caoutchouc et amadou...
Un baromètre anéroïde enregistreur B est fixé à la partie inférieure du support D, de sorte que l'opérateur peut avoir l'altitude à laquelle le cerf-volant s'est élevé au-dessus du sol.
Le baromètre employé par M. Batut est très ingénieux : il constitue un enregistreur photographique qui fonctionne en même temps que la chambre noire. Ce baromètre est enfermé dans une boite étanche à la lumière. Une ouverture, fermée par un obturateur à guillotine, fonctionne à l'aide d'une mèche en combustion, en même temps que l'appareil photographique. Au moment de l'ouverture, les rayons lumineux frappent le cadran et impriment, sur un papier sensible dont le cadran a été muni, l'ombre des deux aiguilles, aiguille du mécanisme et aiguille index.
L'obturateur dont est muni l'appareil photographique est une simple guillotine à ouverture carrée. La planchette, très légère, est actionnée par deux forts caoutchoucs, et sa tête est garnie de parchemin qui, en pénétrant dans les rainures, empêche tout effet de rebondissement. Le cran d'arrêt de la planchette est formé par un loqueteau de bois fixé en son milieu par une vis. Une extrémité de ce loqueteau vient fermer la rainure par laquelle doit passer la planchette. L'autre extrémité est maintenue par un fil solidement attaché qui traverse l'un des bouts d'une mèche d'amadou. Sous ce fil, l'opérateur place une banderole de papier repliée sur elle-même. Lorsque le feu de la mèche arrive au fil, celui-ci se brûle : le loqueteau, cédant à la poussée de la planchette s'écarte de la rainure, et l'obturateur fonctionne avec une vitesse de 1/100° de seconde. En même temps, la banderole de papier tombant dans l'espace se déroule et annonce à l'expérimentateur qu'il peut ramener le cerf-volant à terre. Le petit appareil photographique dont il est pourvu pèse 1200 g. L'objectif a 0,166m de foyer. Il a fonctionné à pleine ouverture. La baisse barométrique enregistrée de 10, 25 mm nous indique que la vue a été prise à 127 mètres d'altitude le 13 février 1889 à 11h du matin.
Cette photographie, ici reproduite représente la ferme d'Enlaure en plan est d'une grande netteté.
Nous félicitons M. Batut des résultats qu'il a obtenus et qui semblent ouvrir une nouvelle voie à la photographie appliquée. " Gaston Tissandier
Le baromètre employé par M. Batut est très ingénieux : il constitue un enregistreur photographique qui fonctionne en même temps que la chambre noire. Ce baromètre est enfermé dans une boite étanche à la lumière. Une ouverture, fermée par un obturateur à guillotine, fonctionne à l'aide d'une mèche en combustion, en même temps que l'appareil photographique. Au moment de l'ouverture, les rayons lumineux frappent le cadran et impriment, sur un papier sensible dont le cadran a été muni, l'ombre des deux aiguilles, aiguille du mécanisme et aiguille index.
L'obturateur dont est muni l'appareil photographique est une simple guillotine à ouverture carrée. La planchette, très légère, est actionnée par deux forts caoutchoucs, et sa tête est garnie de parchemin qui, en pénétrant dans les rainures, empêche tout effet de rebondissement. Le cran d'arrêt de la planchette est formé par un loqueteau de bois fixé en son milieu par une vis. Une extrémité de ce loqueteau vient fermer la rainure par laquelle doit passer la planchette. L'autre extrémité est maintenue par un fil solidement attaché qui traverse l'un des bouts d'une mèche d'amadou. Sous ce fil, l'opérateur place une banderole de papier repliée sur elle-même. Lorsque le feu de la mèche arrive au fil, celui-ci se brûle : le loqueteau, cédant à la poussée de la planchette s'écarte de la rainure, et l'obturateur fonctionne avec une vitesse de 1/100° de seconde. En même temps, la banderole de papier tombant dans l'espace se déroule et annonce à l'expérimentateur qu'il peut ramener le cerf-volant à terre. Le petit appareil photographique dont il est pourvu pèse 1200 g. L'objectif a 0,166m de foyer. Il a fonctionné à pleine ouverture. La baisse barométrique enregistrée de 10, 25 mm nous indique que la vue a été prise à 127 mètres d'altitude le 13 février 1889 à 11h du matin.
Cette photographie, ici reproduite représente la ferme d'Enlaure en plan est d'une grande netteté.
Nous félicitons M. Batut des résultats qu'il a obtenus et qui semblent ouvrir une nouvelle voie à la photographie appliquée. " Gaston Tissandier
Dernière édition par Béa le Lun 29 Oct 2012, 13:05, édité 9 fois
Re: L'histoire de la photographie
Bonjour à tous ,
Les chapitres 7 et 8 sont en ligne..Ne pouvant éditer le chapitre 8 à la suite (dépasse les limités autorisées), je suis dans l'obligation de poster à la suite des messages..Donc le chapitre 9 sera également à la suite du chapitre 8..Merci de votre compréhension
Bon dimanche à tous
Les chapitres 7 et 8 sont en ligne..Ne pouvant éditer le chapitre 8 à la suite (dépasse les limités autorisées), je suis dans l'obligation de poster à la suite des messages..Donc le chapitre 9 sera également à la suite du chapitre 8..Merci de votre compréhension
Bon dimanche à tous
Re: L'histoire de la photographie
Bonsoir à tous,
J'ai posté le chapitre 9..La série est donc complète J'ai également mis à la suite 2 documents supplémentaires que Monsieur Francis Dumelié à publier..J'en posterai de nouveaux par la suite.
Bonne lecture et bonne soirée à tous
J'ai posté le chapitre 9..La série est donc complète J'ai également mis à la suite 2 documents supplémentaires que Monsieur Francis Dumelié à publier..J'en posterai de nouveaux par la suite.
Bonne lecture et bonne soirée à tous
Re: L'histoire de la photographie
Belle saga que celle que nous a narrée, là, Béa ! Hercule avait raison : on peut être plusieurs à avoir des idées semblables ou concourrant au même objectif au même moment et seuls les plus ingénieux ou les plus persévérants ou les mieux adaptés à l'environnement dans lequel ils se fondent sortiront de l'ombre, quand le concours de ceux de l'arrière-plan aura été tout autant contributif !
Ainsi va la vie !
Aviez-vous remarqué que KODAK à l'envers faisait KADOK ?
Sels d'argent, sels de chrome...et pipi ! Tous les coups sont permis !
Merci pour cette rétrospective, vraiment !
Ainsi va la vie !
Aviez-vous remarqué que KODAK à l'envers faisait KADOK ?
Sels d'argent, sels de chrome...et pipi ! Tous les coups sont permis !
Merci pour cette rétrospective, vraiment !
Invité- Invité
Re: L'histoire de la photographie
Bonsoir à tous. Dans un premier temps, je tiens à remercier Béa d'avoir trouvé ces articles et de les avoir placé ici.
Je tiens aussi à remercier l'auteur de ces articles, Monsieur Francis Dumelié, inventeur du fond photographique Poyet, responsable du bulletin "mémoire photographique champenoise"
Voici l'adresse mail de leur association pour ceux et celles qui voudraient le remercier : info@memoirephotographiquechampenoise.org
Je rappelle bien évidemment que nous avions son accord de publication.
Comme l'a écrit Béa, il est impossible d'ajouter les trois derniers chapitres à la suite des autres car le post est saturé. J'ai donc supprimé (car impossible de les déplacer) vos posts de remerciements qui étaient entre ces chapitres.
Béa a ajouté des petites séparations entre chaque chapitre afin de mieux s'y retrouver. N'hésitez pas à les lire, c'est vraiment intéressant de connaitre l'histoire de la photographie
Encore merci Béa pour avoir proposé ce sujet
Je tiens aussi à remercier l'auteur de ces articles, Monsieur Francis Dumelié, inventeur du fond photographique Poyet, responsable du bulletin "mémoire photographique champenoise"
Voici l'adresse mail de leur association pour ceux et celles qui voudraient le remercier : info@memoirephotographiquechampenoise.org
Je rappelle bien évidemment que nous avions son accord de publication.
Comme l'a écrit Béa, il est impossible d'ajouter les trois derniers chapitres à la suite des autres car le post est saturé. J'ai donc supprimé (car impossible de les déplacer) vos posts de remerciements qui étaient entre ces chapitres.
Béa a ajouté des petites séparations entre chaque chapitre afin de mieux s'y retrouver. N'hésitez pas à les lire, c'est vraiment intéressant de connaitre l'histoire de la photographie
Encore merci Béa pour avoir proposé ce sujet
Admin-
- Prénom : Staff (Patrick)
forumactif
Palmarès photo : 3 or 4 argent 5 bronze
Re: L'histoire de la photographie
Merci Barbara et merci Patrick J'avais mis le lien au début, mais c'est bien de le rappeler Patrick ..J'ai tellement trouvé cette saga interressante que je voulais la partager avec vous.Monsieur Dumelié a fait un travail extraordinaire, je n'ai pas de mérite..Merci à tous ceux qui mon apporté leur soutiens et leur approbation.
Re: L'histoire de la photographie
Bonjour à tous..Un document sur "L'histoire de la photographie vue par l'imagerie d'Epinal" est en ligne (à la suite)
Bon dimanche à tous
Bon dimanche à tous
Re: L'histoire de la photographie
Merci Béa, je ne connaissais pas ce genre d'images d’Épinal. C'est un musée que j'aimerai d'ailleurs bien visiter
Admin-
- Prénom : Staff (Patrick)
forumactif
Palmarès photo : 3 or 4 argent 5 bronze
Re: L'histoire de la photographie
C'est du lourd, encore merci à toi et à l'auteur
______________________________________________________________________________________
Chris Firefly te salue Invité
Re: L'histoire de la photographie
Merci beaucoup Patrick et Chris ...Ce document est complémentaire au chapitre 2, bien que diffusés séparément.Je respecte les écris et les diffusions de Monsieur Dumelié..J'ai vu un article sur l'origine de la photographie aérienne, cerf-volant plus précisément..je le poste la prochaine fois et je poursuivrai mes recherche peut être ailleurs pour des renseignements complémentaires à cet historique.
bonne soirée
bonne soirée
Re: L'histoire de la photographie
Bonjour à tous
Un nouvel article sur l'histoire de "la photographie en Cerf Volant" à la suite.
Bonne lecture
Un nouvel article sur l'histoire de "la photographie en Cerf Volant" à la suite.
Bonne lecture
Re: L'histoire de la photographie
J'aime beaucoup l'article sur "la photographie en Cerf Volant". Nous en sommes aujourd'hui aux drones sophistiqués embarquant des appareils numériques ou autres caméras
Que-va-t-il se passer dans 100 ans...
Que-va-t-il se passer dans 100 ans...
Admin-
- Prénom : Staff (Patrick)
forumactif
Palmarès photo : 3 or 4 argent 5 bronze
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